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L'école de danse de Québec

Étudier la danse au Québec : 3 Français vous racontent

21 mars 2019

L’École de danse de Québec tient désormais des auditions officielles en France afin de faciliter l’accès à la formation pour les candidats français. Peut-être songez-vous à vous y présenter, mais avez-vous certainement une multitude de questions sur ce qu’implique cette belle aventure. Pour vous éclairer, deux étudiants français de L’EDQ et une diplômée vous racontent leur expérience!

Florian Boutin

25 ans
Originaire de Caen
Étudiant de 1re année à la formation supérieure en danse contemporaine de L’EDQ

Nelly Paquentin

24 ans
Originaire de Rennes
Diplômée 2018 de la formation supérieure en danse contemporaine de L’EDQ

Emma Charlès

20 ans
Originaire de Brest
Étudiante au Programme professionnel de mise à niveau de L’EDQ

1. Déménager au Québec pour étudier en danse contemporaine… Mais pourquoi?

Florian : Avant de venir étudier en danse au Québec, j’étais architecte. J’avais fait de la danse dans le passé et ça me manquait. J’avais envie de faire des projets de danse, mais surtout, je voulais me donner une chance pour ne pas regretter plus tard... À 25 ans, c’était maintenant ou jamais. J’ai rencontré des gens de L’EDQ dans le cadre du projet de la Petite université de la danse (PUD) en France. On a parlé de l’audition et j’ai décidé de tenter ma chance! J’ai pensé postuler ailleurs, mais au fil de discussions avec l’équipe de L’EDQ, j’ai réalisé que L’École de danse de Québec serait un meilleur milieu pour moi, comparativement aux Conservatoires français, qui me paraissaient plus cadrés.

Nelly : J'étais dans un cursus spécialisé (préprofessionnel) au Conservatoire de Nantes, en France. Je cherchais donc une formation supérieure qui s'inscrirait dans la continuité de celle que je suivais à ce moment-là. J'ai effectué des recherches concernant certaines écoles en Europe, mais aussi au Canada. L'ouverture et la bienveillance de L'École de danse de Québec m'ont permis d'arrêter mon choix. Tout m'y paraissait plus simple et possible.

Emma : Ma soeur et moi avions déjà l’intention de venir nous installer au Canada. De mon côté, j’avais vraiment envie d’intégrer une école de danse, et c’est donc un peu par hasard, en faisant des recherches sur le Web, que j’ai découvert L’EDQ. J’ai comparé les écoles et les villes : Québec me rejoignait davantage, car ça me semblait plus convivial, plus intime qu’une métropole. Pour partir à l’étranger, je me voyais plus dans une ville comme Québec!

2. Auditionner pour une école qui se trouve à des milliers de kilomètres de chez nous, comment ça se passe?

Florian : Pour ma part, j’ai eu la chance de participer aux premières auditions de L’EDQ en France!

Nelly : L'EDQ ne proposait pas encore d'auditions en France lorsque j'ai auditionné en 2015. J'ai donc passé l'audition préliminaire par vidéo, on m'a ensuite demandé de venir à Québec pour auditionner de nouveau et établir un premier contact. Ça faisait des frais pour moi, néanmoins j'ai pu prendre le pouls de la ville tout en étant hébergée par des finissants de L'École, qui sont par la suite devenus de très bons amis. Je dirais d'ailleurs que cette rencontre a été déterminante dans mon choix de m'établir ici!

Emma : J’ai envoyé ma vidéo d’audition préliminaire tout juste deux semaines avant l’audition! On m’a ensuite convoquée pour l’audition à Nantes. À ce moment-là, je savais que le Programme professionnel de mise à niveau (PPMN) existait, mais pour être honnête, je ne savais pas en quoi ça consistait exactement. Je ne savais pas si j’allais y être admise, puisque je n’avais jamais fait de ballet et que je ne connaissais pas le niveau de L’École et des candidats québécois. J’avais un peu peur d’être à la ramasse, mais j’ai pu m’entretenir avec la directrice des études de L’EDQ et ça m’a beaucoup rassurée.

3. C’est bien d’être admis, mais encore faut-il obtenir tous les papiers! C’est aussi compliqué qu’on le croit?

Florian : Tout s’est bien passé, j’ai été très bien guidé. La démarche d’obtention du Certificat d’acceptation du Québec (CAQ) a été un peu stressante, car on doit envoyer tout en format papier, et le Certificat met beaucoup de temps à arriver. Du coup, on passe 6-7 semaines à se demander si tout était conforme! L’École est vachement bien pour nous aider dans les démarches. La coordonnatrice de L’EDQ m’a fait des suivis réguliers, concernant le logement et autres. Elle s’est assurée qu’on soit bien accueillis.

Nelly : C’est vrai que ça fait beaucoup à penser et à faire en peu de temps, puisque les cours commencent début août. Le temps me stressait, puisque les papiers ont pris du temps à arriver pour moi aussi. Il y a plein de choses qu’on ignore au départ : les coûts, sur quels sites se rendre, le temps que ça prendra, mais j’ai aussi eu de l’accompagnement pertinent de la part de L’EDQ en ce qui concerne les démarches.

Emma : J’étais en communication constante avec la coordonnatrice de L’EDQ, j’avais presque l’impression de la harceler! Il faut prévoir qu’avec le décalage horaire, tu n’obtiens pas nécessairement une réponse à ta question le jour même. Pour ma part, je me suis rendue directement à Paris pour faire ma demande de permis en mains propres. Honnêtement, je m’attendais à ce que ce soit plus compliqué, j’ai été agréablement surprise! Le seul hic, c’est que l’obtention de tous les papiers prend beaucoup de temps, ça m’a causé d’arriver un mois après le début des classes! Heureusement, j’ai été bien accueillie à L’EDQ et j’ai pu rapidement m’adapter aux classes.

4. Enfin arrivés, avez-vous eu du mal à vous adapter aux hivers et à l’accent québécois?

Florian : J’ai eu une espèce de choc culturel inattendu! J’avais voyagé en Grèce avant, et malgré que je ne parlais pas la langue, je parvenais toujours à me faire comprendre et à communiquer. Je me disais donc que ce serait facile au Québec… Le truc, c’est que bien qu’on ait le français en commun, nos cultures diffèrent grandement! J’ai mis du temps à l’accepter, parce que je ne m’attendais pas du tout à ça. La plus grande difficulté pour moi a été le décalage horaire, parce que ça rendait le contact avec mes proches plutôt compliqué, mais on a trouvé des solutions. Malgré tout ça, l’intégration s’est bien déroulée, car les Québécois sont hyper bienveillants et accueillants. Il y a beaucoup de lieux propices aux rencontres : L’École, la Maison pour la danse de Québec, etc. On croise des acteurs, des circassiens, des gens de partout… Il y a une réelle cohabitation entre les gens du milieu culturel!

Nelly : Ça fait beaucoup d’information quand tu arrives, en plus de l’énergie qu’exige une formation en danse, c’est plutôt intense! Ça fait que tu n’as pas nécessairement le temps de voir ce qu’il y a autour de toi et que tu mets plus de temps à trouver tes repères. Par exemple, le système de santé est pas mal différent! De mon côté, avec mon permis d’études, je pouvais travailler quelques heures par semaine. Grâce à l’aide de ma coloc, je me suis rapidement trouvé un travail de fin de semaine dans un théâtre. Ça m’a permis de subvenir en partie à mes besoins et de rencontrer des gens en dehors du réseau de la danse.

Emma : Le plus difficile pour moi a été la distance avec ma famille. Elle me manquait beaucoup et ça m’arrivait de me sentir seule au début. J’avais au moins la chance d’avoir ma soeur avec moi au Québec, même si nous demeurons à plus de 200 km l’une de l’autre! Puis, tranquillement, j’ai commencé à développer mon propre univers, je me suis fait des amis à L’École, mais aussi en dehors, notamment grâce à des projets comme le Bouillon d’art multi (BAM). Ça m’a fait me sentir chez moi! Aussi, le fait d’être avec d’autres étudiants français m’a beaucoup aidée : on discute et on se comprend. Ça fait du bien!

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5. Aujourd’hui, qu’est-ce que vous retenez de cette expérience et où croyez-vous qu’elle vous mènera?

Florian : En ce qui concerne le programme de Danse-interprétation, j’en suis satisfait, c’est vraiment chouette. Il y a de plus en plus de professeurs invités et on nous offre une vraie diversité dans ce qu’on voit et ce qu’on découvre au quotidien. Pour la suite, je ne sais pas encore si je veux rester au Québec, je me pose des questions. Une chose que je sais, c’est que j’ai le désir de découvrir, de prendre des risques et de me mettre en danger. Je suis parti d’un quotidien stable et calme, je gagnais un salaire, je pouvais voyager... Je n’ai plus cette vie-là, mais j’ai la chance de faire ce que j’aime vraiment. Pour rien au monde je ne retournerais en arrière. Je rêve plutôt de relier mes expériences et de faire des créations alliant danse et architecture, des créations in situ, de la scénographie, etc.!

Nelly : Cette formation m'a permis d'affirmer et d'enrichir mon potentiel créatif et artistique. Pendant que j'étais encore au DEC, j'entreprenais déjà plusieurs projets en dehors de L'École, ce qui m'a rendu la transition plus facile quand j'ai obtenu mon diplôme. Pour le moment, je suis davantage dans la création de projets et les collaborations que dans l'interprétation même. Étant donné que je n'ai pas encore ma résidence permanente, je ne suis pas admissible aux demandes de subvention. Cela ne m'empêche pas pour autant de réaliser des projets et de participer à des créations, il faut juste s'arranger différemment! La communauté de Québec est riche et remplie de belles personnes, j'ai le goût de m'y investir tout en continuant de me former ici et ailleurs.

Emma : Pour ma part, mon année au PPMN fut géniale! J’ai rencontré des professeurs à l’écoute et réellement à mes côtés pour me voir progresser. J’ai appris sur moi-même, en tant que personne et en tant qu’artiste, en étant exigeante et en me poussant à aller plus loin. Ça m’a donné une idée de la vie d’interprète en danse, autant les points positifs que ceux qui le sont un peu moins. Ça m’a aussi permis de découvrir la danse contemporaine (je faisais davantage de jazz) et de savoir si oui ou non j’étais certaine dans mes choix! Je ne sais pas encore exactement où ça me mènera. J’ai officiellement été acceptée au DEC en Danse-interprétation de L’EDQ, mais je songe aussi à des écoles en comédie musicale à Paris. C’est certain que je souhaite retourner en France, donc l’idée d’y poursuivre ma formation pourrait m’ouvrir des portes. Je n’ai pas encore toutes les réponses à mes questions, mais plus tard, je me vois danser. Pourquoi pas dans des cabarets à Paris ou en montant mes spectacles pour défendre des causes qui me tiennent à cœur!  

Pas une histoire ne se ressemble, mais une chose est sûre : venir danser au Québec s’avère une expérience riche, formatrice et mémorable. Laissez-vous guider par votre passion et voyez où l’aventure vous mènera! Vous avez des questions? Communiquez avec nous et nous aurons le plaisir de vous accompagner, ou même de vous mettre en contact avec des étudiants français!