Ginelle Chagnon enseigne une oeuvre de Jean-Pierre Perreault
5 novembre 2019
L'interprétation d'oeuvres de répertoire fait partie des exercices pédagogiques auxquels sont livrés, chaque année, les étudiants de la formation supérieure en danse contemporaine de L'EDQ. Ginelle Chagnon, qui a été assistante du chorégraphe québécois Jean-Pierre Perreault pendant plusieurs années, a donc dirigé les étudiants dans leur appropriation de son oeuvre Nuit . Elle décrit en quelques mots son expérience avec les étudiants de L'EDQ.
Témoignage de Ginelle Chagnon sur l’enseignement d’œuvres de répertoire
« Il n’est pas question ici avec cet exercice pédagogique de rendre l’intégrité originale de l’œuvre Nuit du chorégraphe Jean-Pierre Perreault, mais plutôt d’utiliser certaines séquences dansées de cette œuvre de répertoire afin de travailler l’écoute, la rigueur du geste transmis et de rejoindre la sobriété parfois désarmante de l’univers chorégraphique de cet artiste de la danse québécoise. Je dis désarmante, car pour l’interprète qui se confronte à un matériau chorégraphique aussi singulier, les exigences de travailler en grands ensembles et la singularité des tâches physiques à accomplir vont souvent à l’encontre de ce que la danse peut représenter pour un jeune danseur. Mais aussi parfois, lorsque la matière est de plus en plus apprivoisée, elle dicte le chemin de l’émotion ressentie, et ce, sans besoins d’artifices.
Un grand merci à Lyne Binette d’inviter le répertoire de Jean-Pierre Perreault dans le processus pédagogique de L’École de danse de Québec. Cette invitation à partager ce savoir est toujours une expérience vivante et pertinente. Chaque reprise d’enseignement de ce répertoire est l’occasion de porter notre attention à la part poétique du corps en mouvement, du rapport à l’autre, à l’espace et à la temporalité, de l’éloquence du silence et de la force de l’écoute. Mais c’est aussi l’occasion de solliciter et de mettre en évidence l’authenticité de la présence des interprètes. Par le fait même le corpus chorégraphique de Jean-Pierre Perreault nous rappelle et témoigne de l’importance de la forme, de la tâche réelle du geste et de la puissance des ensembles. Pour la tangibilité de ce qui s’ancre dans les corps et qui anime les âmes de ces jeunes artistes, ces apprentissages ne seront jamais démodés.
Merci aux étudiants pour leur écoute sensible. S'il vous plaît, ne mettez jamais votre curiosité en veilleuse. »
L’École de danse de Québec remercie sincèrement la Fondation Jean-Pierre Perreault d’autoriser la transmission de ses œuvres chorégraphiques, ainsi que Mme Chagnon pour la générosité de son enseignement.