Sébastien Cossette-Masse de passage à L’EDQ
17 septembre 2019
Dès le premier mois de leur formation, les étudiants de 1re année à la formation supérieure en danse contemporaine ont eu droit à la visite d’un professeur invité, Sébastien Cossette-Masse, venu leur enseigner un extrait de Le Cri du monde. L’EDQ remercie la compagnie Marie Chouinard d’avoir autorisé la transmission de ce riche héritage chorégraphique.
Diplômé de L’École de danse de Québec, Sébastien a travaillé à l’international avec plusieurs artistes et compagnies de renom tels que Hélène Blackburn, Marie Chouinard, Anouk Van Dijk, Daniel Léveillé, Harold Rhéaume, Québec Issime, Rubberband Dance et Virginie Brunelle, entre autres.
L’EDQ a profité de son « retour au bercail » pour s’entretenir avec lui sur son expérience et ses défis en tant que danseur-interprète professionnel.
Comment as-tu vécu ton arrivée sur la scène professionnelle après avoir obtenu ton diplôme?
Heureusement, j’ai pu décrocher des contrats à Montréal presque tout de suite en sortant de l’École. Je dirais que la scène professionnelle a été ma 2e école. Apprendre la théorie et l’expérimenter dans un cadre scolaire, c’est une chose, le faire dans un cadre professionnel en est une autre.
Il s’agit d’une réalité complètement différente, puisqu’il y a de nouvelles contraintes - de temps, d’espace et de lieu - qu’il n’y avait pas à l’école. C’est un moment où tu apprends un peu à la dure comment les choses se font, comment ça marche pour de vrai, ce qui se fait et ce qui ne se fait pas.
Le milieu professionnel a été mon école de l’efficacité. Dans la compagnie où je travaillais, nous faisions beaucoup de spectacles, il arrivait donc que nous corrigions des notes directement sur scène. Ça m’a poussé à développer ma capacité à m’adapter rapidement, à trouver des solutions efficaces scéniquement parlant. J’ai aussi eu la chance d’être entouré par des danseurs et des répétiteurs expérimentés.
Aujourd’hui, quel est ton plus grand défi comme danseur-interprète?
Mon plus grand défi consiste à renouveler ma pratique, à la garder vivante et intéressante. Dans cette optique, j’ose, étrangement, danser moins pour me garder vivant. Je deviens pluriel dans mes sources d’inspiration. La danse inspire la danse, oui, mais ça perd de son jus avec le temps. L’inspiration peut provenir de plein d’autres choses.
J’ose donc aller faire des cours qui n’ont absolument aucun lien avec la danse ou les arts en général, et ça nourrit ma pratique. Dernièrement, j’ai suivi des cours sur la neuroscience et la thérapie énergétique. Ça m’a apporté une nouvelle compréhension du corps et de l’intelligence émotionnelle, ce qui me permet de mieux bouger et d’enrichir mon approche artistique.
Quand tu enseignes à de futurs professionnels de la danse, qu'est-ce que tu cherches à transmettre?
Je dois dire que c’était la première fois que j’enseignais au collégial professionnel. Avant le début de la semaine, je me demandais si j’avais quelque chose à partager à ce niveau-là... J’ai clairement pu voir et ressentir que oui!
Ce que j’avais à partager, c’était l’idée de se rebrancher à la joie du mouvement, au plaisir de bouger. Danser, ça peut facilement devenir sérieux et performatif, et on peut en oublier le plaisir. Dans ma propre pratique, j’ai déjà été confronté à ça, à focaliser sur la technique, le côté cérébral. Quand on se reconnecte au plaisir, on retrouve le côté humain, collaboratif, on est même plus performant. Il faut se rappeler le « pourquoi on bouge ». C’est ça que j’ai voulu transmettre au final.
Qu'est-ce que ça t’a fait de revenir à L'EDQ?
C’était tellement inspirant! J’ai revu des professeurs qui étaient des inspirations pour moi quand j’étais étudiant. À cette époque-là, je me disais : « Un jour, je vais sûrement être là. » J’avais déjà cette vision. Quand je suis rentré à L’EDQ, ça s’est concrétisé. J’ai réalisé que j’étais en avant, que c’était moi qui donnais la classe. J’ai eu le sentiment de finir un chapitre. Ça goûtait bon, j’ai ressenti beaucoup de joie et de plaisir!
Le contact avec les étudiants était également très gratifiant. C’était inspirant d’être en contact avec ces jeunes qui veulent devenir danseurs professionnels en 2019, de découvrir qui ils sont. J’ai pu constater leur ouverture d’esprit et entrevoir ce que c’est d’étudier à L’EDQ aujourd’hui.
L’EDQ tient à remercier sincèrement Sébastien Cossette-Masse pour son partage avec les étudiants et la générosité de ses propos!
L’EDQ reçoit chaque année plusieurs artistes, chorégraphes et professeurs invités afin d’initier les étudiants-danseurs à divers processus créatifs.