_ ENTREVUE EXCLUSIVE _ CHARLES-ALEXIS DESGAGNÉS SUR LA CRÉATION DU CHUCHOTEMENT DES LIMBES
31 mai 2023
« Jusqu’au bout, c’est ensemble qu’on va réussir. On sait ce qui s’en vient [...], le groupe supporte l’individu et l’individu supporte le groupe. Il y a cet altruisme. [...] On perd l’individualité au service du groupe. » Dans cette entrevue exclusive, découvrez l’univers créatif de Charles-Alexis Desgagnés, ainsi que son inspiration pour Le chuchotement des limbes, sa pièce chorégraphique pour le Spectacle du Projet de fin d’études des Finissant·es 2023.
Charles-Alexis Desgagnés, artiste en danse, chorégraphe émergent et directeur artistique de la Cie Les sans-papier, était l’un des deux chorégraphes invité·es du Projet de fin d’études des Finissant·es 2023 de la Formation supérieure en danse contemporaine de l’École. Le fruit de ce travail était présenté sur scène à la salle Multi de Méduse les 5 et 6 mai derniers, lors de C’est de toi que parle ce récit, le Spectacle des Finissant·es 2023.
Dans cette entrevue exclusive, Charles-Alexis nous invite dans son univers créatif en nous faisant découvrir les coulisses du Chuchotement des limbes, sa création originale pour la cohorte finissante de l’année scolaire 2022/2023.
- Lorsque tu enseignes aux futurs professionnels de la danse, qu'est-ce que tu souhaites transmettre en premier lieu?
J’axe beaucoup ma pédagogie sur l'amour, la compassion, la bienveillance et le travail acharné. C'est comme un équilibre entre l'eau et le feu qui est un peu la pièce. C'est un peu moi, qui je suis. J'ai cette fluidité, cette tendresse, mais cette vivacité volcanique. Pour moi, c'est important d'avoir les deux dans ma pédagogie aussi, dans le sens où je veux prendre soin d'eux, je m'intéresse à eux, [mais] j'essaie vraiment d'encourager individuellement les gens à travailler fort en donnant des commentaires constructifs. C'est mon rôle en tant que professeur et pédagogue. Il y a une différence entre critiquer et offrir une critique. Je les prenais pour des professionnels. Si tu es ici, c’est que tu veux travailler, tu veux t’améliorer, tu veux pousser la machine. Let’s go! On va le faire ensemble. Si tu tombes, je vais te prendre par la main, je vais t'aider à te relever, on va recommencer. On a tous à apprendre mutuellement les uns des autres. Je veux qu'ils soient confortables avec moi pour qu'ils puissent se relâcher aussi dans le travail. C’est difficile ce qu’on fait. Alors, tu dois être capable de t’abandonner pour passer du point A au point B. S’ils ont peur ou s’ils ne se sentent pas en confiance, ils ne vont pas y arriver. C’est vraiment un truc de confiance en soi, puis d'estime. Je ne suis pas juste là pour créer des mouvements, je suis aussi là pour créer cet environnement de safe space.
Les sans-papiers [ma compagnie de danse contemporaine], c'est un peu ça. Je n’ai jamais fait de formation dans une école d’art, mais j’ai tracé mon chemin. Les sans-papiers, ce sont des gens qui ont un parcours atypique, mais aussi des gens qui sont perçus comme ayant moins de valeur dans la société. Il y a toute la question de l'inclusivité. L’underdog est toujours la personne qui m’attire le plus. « Je te vois. » J’en ai été un aussi. On dit : « High tide raises all ships. », j’ai cette volonté. On va tous s’apporter quelque chose. La personne qui a le plus de difficulté, on ne va pas lui dire qu’elle n’a pas sa place, on va l’emmener avec nous. Souvent, ces gens-là, c'est ceux qui émergent après.
C'est vraiment là que mon approche pédagogique, mon approche créative, est.
Il y a aussi quelque chose d'empowering pour ces jeunes étudiant·es. Il est important pour moi de les voir bouger de façon incarnée, physique, hors des paradigmes de genre... J'ai moi-même une expérience queer, alors, de valider les parcours alternatifs d'identité sexuelle, mais aussi de rôles de genre, c’est très important pour moi. Peu importe qui tu es, tu as ta place, tu vas bouger, tu vas tout faire.
- Qu'est-ce qui t'a inspiré pour ton travail de création pour ta création originale pour le Spectacle du Projet de fin d’études des Finissant·es 2023?
La pièce s'appelle Le chuchotement des limbes. J’ai toujours été intéressé par cela. Ce ne sont pas juste les gens qui meurent, mais les choses [par exemple, les relations] meurent aussi. Pour moi, il y a toute cette approche de l'étrangeté, de l'onirisme, de la vulnérabilité. Comment est-ce qu’on peut se rendre à cet endroit étrange, sans que ce soit étrange? Être humain, c’est étrange. Comment est-ce qu’on peut transposer cette expérience-là sur scène?
J'essaie de jouer avec les esprits des interprètes. Une des valeurs de ma compagnie, c'est de valoriser les interprètes [...] pas juste en tant que danseurs, mais en tant que créateurs, [c.-à.-d.] des artistes à part entière qui sont intégrés dans le processus. Il faut qu'il y ait un amalgame des deux. Personnellement, je trouve que quand la rencontre se fait, quand cela émerge, on voit une signature chorégraphique claire. Dans ce spectacle, je suis vraiment content parce qu'on voit vraiment que c'est moi, mais on voit que c'est eux aussi. C'est un bel équilibre. Cette pièce en particulier, elle traverse différents états qui sont un peu inspirés du [mon] solo Homo Deus que je suis en train de travailler. La façon dont je travaille, c’est avec des corps chorégraphiques - c'est une nouvelle approche que j'essaie. Il y a des règles très claires pour chacun des corps. Cela donne aux danseurs des paramètres à l’intérieur desquels ils peuvent explorer et improviser. Puis après, j'utilise ce langage pour créer des phrasés chorégraphiques. J'explore beaucoup cette approche au processus que j'ai expérimenté avec eux. La pièce passe à travers différents états.
C'est aussi important pour moi qu'on puisse bien les voir, considérant qu’on est dans un contexte scolaire. Je veux qu'il y ait un moment où on les aperçoit chacun en solo. Je veux les mettre en valeur. Comment mes images peuvent-elles servir la chorégraphie, ma dramaturgie, mais leur présence aussi? Il y a ce désir de les faire bien paraître au sommet de leurs forces et de les encourager. Tout le monde a une valeur, on va tous les mettre en évidence. Qu'est-ce qui va servir la pièce? C’est ça qui est vraiment important. Puis, [dans cette cohorte] ils sont tous très gentils [et] ils sont vraiment à une belle place tout le monde ensemble. Il y a vraiment une belle cohésion [et] l'œuvre en témoigne aussi.
[Au final,] je pense que c'est beaucoup plus large que juste la pièce, c’est une expérience humaine. C'est cela que j'aime transmettre.
- Comment décrirais-tu le processus de création avec la cohorte finissante?
Cela a été très smooth en termes d'évolution chorégraphique, de réceptivité. [Les finissants] sont très concentrés. S’il y avait quelque chose avec lequel ils n'étaient pas confortables, ils me le disaient. Il y a tellement de choses que je ne peux pas voir, donc d’avoir la présence, la vulnérabilité de pouvoir dire « Je pense qu'on pourrait faire ça. Tu serais d'accord qu'on l’essaie? » [est très important]. La chorégraphie a été créée en collaboration avec les interprètes. Je fais beaucoup d'affaires, mais un chorégraphe, il n'existe pas sans le compositeur, il n'existe pas sans la conceptrice des lumières, il n'existe pas sans la répétitrice, il n'existe pas sans les danseurs.
- Quelles étaient les plus grandes réussites pendant la création?
Je pense qu’une des plus grandes réussites [est que l’on a créé une pièce] professionnelle, ce qui était mon objectif. Il y a des moments où j'ai des frissons, il y a des moments où je vois leur interprétation, je vois les changements. J’adore quand la dramaturgie sert le mouvement. Puis là, j'ai l'impression qu'on est un peu comme avec Agatha Christie, on laisse des indices qui après émergent, puis à la fin, on a quelque chose qui se tient de A à Z dans l'univers donné. Cela était vraiment important pour moi et je trouve que c'est une immense réussite! La dernière run de la pièce [avec moi] était magique, on a vraiment touché à quelque chose. J'aime qu'il y ait des moments plus doux, des moments plus actifs, plus « yang ».
Il y a aussi quelque chose d'empowering pour ces jeunes étudiant·es. Il est important pour moi de les voir bouger de façon incarnée, physique, hors des paradigmes de genre... J'ai moi-même une expérience queer, alors, de valider les parcours alternatifs d'identité sexuelle, mais aussi de rôles de genre, c’est très important pour moi. Peu importe qui tu es, tu as ta place, tu vas bouger, tu vas tout faire. Cela a aussi été une belle réussite. [Puis,] je suis vraiment content du produit final.
- Alors, est-ce qu’on peut dire que l’empowerment fait partie intégrante de ton travail?
Absolument! Tout ce qui est développement personnel. Je leur ai même dit la première semaine, « Vous choisissez une carrière où vous utilisez votre corps et vous le montrez devant tout le monde. Si vous ne travaillez pas sur vous-mêmes, on va le voir. » Tu es sur scène, on te voit. On voit toutes tes cellules, toute ta peau, tout ton cœur. Si tu couves une colère que tu n’exprimes jamais, on va le voir et tu vas bouger avec cette colère. Pour un chorégraphe, tu deviens moins intéressant comme danseur si tu bouges toujours d’une seule façon.
[Tout cela] est majeur pour moi dans le processus [chorégraphique] parce que [de cette façon,] on élève la capacité interprétative. Puis, si on est ensemble dans ce processus, toi et moi, et qu’on se connaît bien, dans nos zones d’ombres comme de lumière, on va être beaucoup plus vrais sur scène. On ne peut pas faire semblant. Moi, je vois tout. Je le vois si vous avez de la rancœur, si vous faites semblant de quelque chose, si vous n’êtes pas complètement authentiques.
Des fois, c’est de prendre des chemins différents aussi, pour ceux qui ont tendance à se cacher en arrière, ceux qui ont tendance à toujours prendre l’espace en avant... Comment est-ce qu’on invite gentiment les gens qui se cachent à pas se cacher, puis les gens qui prennent toujours l'espace en avant à laisser la place? C'est comme le feu et l’eau.
- Pourquoi as-tu choisi le titre Le chuchotement des limbes?
J'aime beaucoup les titres un peu éthériques, oniriques, puis, il y avait quelque chose dans le mot « limbe » particulièrement. Les limbes, c'est là où on va après le purgatoire, là où on meurt… Mais il y a plusieurs définitions au mot limbe. Pour moi, le limbe est un état intermédiaire ou flou. Si on part avec l’idée qu’on a plusieurs vies, par exemple, c’est quoi l’espace entre les vies?
Il y a comme un fantasme par rapport à ce non-lieu. Déjà, quand on commence le spectacle, il commence, il ouvre. On ne sait pas où on est, mais on est quelque part de clair. Puis après, ils émergent et là, on a accès à eux. On se demande « Est-ce qu’ils sont tous pareils, est-ce que ce sont des individus? » [C’est] une ouverture vraiment forte.
Pour moi, les limbes sont un peu cela, ces espaces d’entre-deux. Puis, le chuchotement des limbes... J'aime le contraste, cet oxymore entre les deux [mots]. J’aime créer ces aberrations pour le public. Le titre en soi est très poétique, mais après, il fait réfléchir aussi. J'aime quand déjà le titre nous amène quelque part. En fait, il met le public en relation avec sa propre mort un peu. Pas nécessairement la mort physique, mais la mort de croyance et la mort du masque - parce qu’on porte tous un masque. Avec cette pièce, je me demande « Est-ce que ces danseurs peuvent vous inviter à enlever une couche aussi? »
- C’est une chorégraphie, on peut dire, envoûtante. Quelle sorte de préparation est-ce que cela demande de la part des étudiants sur les plans physique et émotionnel?
Sur le plan physique, je travaille beaucoup dans l'ouverture du cœur, dans la notion du dos, la fermeture. Physiquement, il y a une nécessité cardiovasculaire, une nécessité physique. Ma danse est très dansante, [mais] d’une bonne façon. Et elle est aussi beaucoup basée sur l’état. Quand ils arrivent [sur scène], les uns après l'autre, ils se tiennent simplement debout là, présents, et cela me donne toujours des frissons! Parce que je les vois. Ce sont des animaux, un personnage, un monstre…et là, ils font quelque chose de très humain, ils sont en contact les uns avec les autres, ils se touchent - c’est encore plus spécial post-pandémie. Et puis, ils arrivent, se présentent. « Je suis moi, je suis là. » À partir de ce moment-là, pour moi, il y a comme un shift qui s’opère. C’est un moment d’empowerment. Empowerment of your body, of your sensuality, of your connexion to others, of the community… Il y a une notion d’entraide dans la dernière section. « Jusqu’au bout, c’est ensemble qu’on va réussir. On sait ce qui s’en vient [...], le groupe supporte l’individu et l’individu supporte le groupe. » Il y a cet altruisme. [...] C’est comme ça que je vois [la pièce]. Il y a quelque chose de « Mon tour va venir. » On perd l’individualité au service du groupe.
Pour atteindre ce niveau de sensibilité, dans le cadre du spectacle, il faut qu'il y ait beaucoup de réchauffement somatique aussi. C'est de se connecter à l’autre autant qu’à soi-même. Je trouve des fois que dans les danses contemporaines, on est soit dans la lutte, une physicalité intense, ou dans un travail plutôt performatif, somatique. Ce qui m'intéresse, c'est comment on peut mélanger les deux. C’est pourquoi il est important pour moi de faire une pièce qui soit bicéphale. On peut [les] mettre en valeur tous les deux, mais on peut aussi apprendre à s’échauffer pour ces deux choses-là, à avoir une présence pour ces deux états.
- Sur le site web de la compagnie Les sans-papiers, dont tu es fondateur et directeur artistique, on peut lire que sa mission est de démocratiser la danse pour qu'elle soit un art politico-social et aussi qu’elle la Cie est dédiée à la représentativité des histoires et corps des personnes issues de la diversité sexuelle et des communautés queer. Est-ce que cette mission est représentée de quelconque façon dans Le chuchotement des limbes?
Oui, tout à fait! Pour moi, faire de la danse, c'est un acte politique. Juste le fait de présenter ces huit corps-là, en mouvement, déjà à la base, c'est politique pour moi. Puis là, on touche aux rôles de genre, dans le sens où je mets en scène des femmes notamment - parce que j'ai un groupe de filles surtout - dans des postures de force. Si j'avais eu un groupe d'hommes, ça aurait été la même approche, sauf qu'on n’aurait peut-être pas fait autant de portés, par exemple. Il y aurait eu, peut-être, de la tendresse qui aurait émergé aussi. J’essaie de jouer avec ces deux univers. J'appelle cela de la « degenderizing », c’est-à-dire que je n'accorde pas de genre aux mouvements. [...] Queer veut dire « étrange », donc de valoriser cette étrangeté et de la rendre normale, moi, c'est un peu cela qui m'intéresse.
[La danse] est un art politico-social aussi parce que quelqu'un qui vient voir le spectacle, il ne va pas être indifférent. Il va ressentir et être confronté à des affaires. Les gens se déplacent pour voir un spectacle, [...] [et] déjà le fait de bouger, de voir notamment ces corps de femmes-là, empowered, [...] pour moi, [tout cela] est extrêmement politique. Puis après, les choix chorégraphiques apportent leur élément politique aussi. J'aimerais que les gens arrivent chez eux, puis [réagissent à la pièce en disant] « Il me troublait ce bout-là, pourquoi? Mais après, elle s’est libérée, cela m’a fait du bien. Est-ce que moi, je suis libéré dans ma propre vie? Est ce que je peux faire cela dans ma vie, dans mes relations? »
Il y a quelque chose dans l'idée d'élever la conscience globale. C’est sûr que [chaque] pièce doit être travaillée et nettoyée, mais jamais au détriment de ce qu'elle fait ressentir. Je n'ai pas envie que les gens soient indifférents. C’est le pire état dans lequel un spectacle peut te mettre. Peut-être que certaines personnes vont être troublées, peut-être qu’elles ne vont pas aimer certains éléments, peut-être que d’autres personnes vont adorer… Quand je me fais confronter, que j’ai pas aimé ça, que j’y repense souvent par après…c’est signe qu’ils ont fait un bon travail! Ils m’ont fait réfléchir, me questionner à propos de ce que je veux, de ce que je veux créer, de ce que je veux partager avec les gens… Et quand j’adore une œuvre, quand j'ai pleuré, j'ai vécu des affaires, là, je suis touché. Ces deux extrêmes-là peuvent exister dans la même pièce.
- À quoi penses-tu que le public devrait s’attendre avant de voir Le chuchotement des limbes?
À quoi s'attendre? À être envoûté, happé. Je pense que c'est le genre d'affaires, il faut que tu pèses sur play et que tu restes. [Je dirais] « Ouvre-toi : ouvre tes entrailles, ouvre ton âme, ouvre ton cœur. ». Il y a quelque chose à propos d'observer la vulnérabilité aussi, parce que c'est cela qui va émerger.
[Puis,] mon souhait serait que ce soit la rencontre d'une physicalité incarnée aussi. C'est comme, il y a de la présence, il y a de la physicalité, mais je suis intéressé à l'amalgame des deux. Il n’y a pas juste le noir et le blanc, il y a aussi cette zone grise. Et je pense que c'est à la zone grise qu’on peut s’attendre et pas une couleur au détriment de l’autre. Moi, j'aime cette image : les deux couleurs qui se rencontrent et qui s’élèvent.
Puis aussi, [il faut s’attendre] à voir les futurs professionnels de demain shine like diamonds. Ils sont vraiment très bons... et j'ai envie que les gens les voient.
- Si tu avais à donner un conseil à ces futurs interprètes en danse, quel serait-il?
Ce serait de suivre leur petite voix intérieure. Si quelqu’un te dit que tu n’es pas à la hauteur, écoute-toi. Écoute ce que tu ressens à l’intérieur. Tout est déjà là. Parfois, il faut le prendre et le modeler différemment, mais tout y est déjà. On peut toujours améliorer, mais il n’y a rien à corriger. Votre cœur est déjà là, vous devez juste le laisser apparaître. Vous êtes déjà extraordinaires. Vous êtes engagés dans le processus. Vous avez déjà tout à l’intérieur, maintenant c’est le temps de le présenter au monde, [...] de vous ouvrir, [...] de vous épanouir… C’est ce qui est difficile. Vous allez être authentiques, vous allez être vulnérables, vous pourriez être jugés… Chaque fois que vous tombez, vous vous relevez. Vous faites quelque chose de très hors norme politico-socialement-culturellement, juste en choisissant cette carrière-là. Contre vents et marées, poussez, poussez, poussez! Vous ne choisissez pas la carrière la plus facile. Mais si vous la choisissez, choisissez-la à fond. Cela peut inspirer tellement de gens. Soyez fiers de qui vous êtes, ayez confiance en vous, connaissez votre valeur et utilisez-la, comme leader, pour tendre vers quelque chose de plus grand que vous. [En bref,] let it shine.
L’École de danse de Québec tient à remercier chaleureusement Charles-Alexis Desgagnés pour le partage de ces pensées avec le public!
L’EDQ reçoit chaque année plusieurs artistes, chorégraphes et professeur·es invité·es afin d’initier les étudiant·es à divers processus créatifs.
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Marc-Antoine Hallé
BIOGRAPHIE DE CHARLES-ALEXIS DESGAGNÉS
Charles-Alexis Desgagnés est un chorégraphe, créateur, danseur et interprète pluridisciplinaire basé à Montréal. Autodidacte et curieux, il évolue dans les domaines de la danse, de l’improvisation, du cinéma et de l’enseignement. Artiste queer reconnu pour sa force incarnée et sa sensibilité, il développe une vision artistique dont le cœur est l’humain. Sa compagnie, Les sans-papiers, dont le nom fait écho à son parcours loin des grandes écoles et à sa volonté de rassembler et célébrer les parcours atypiques, se définit par son regard davantage porté vers l’unicité, l’inclusion et la vulnérabilité.
Rassembleur, il collabore avec de nombreux·ses artistes de la scène et de l’image; des technicien·nes et professionnel·les des arts qui partagent une approche circulaire et qu’il souhaite mettre en lumière tout autant que les interprètes qui participent à ses créations. Son cheminement l’amène à se former entre New York, Toronto, Québec et Montréal, et à travailler avec de grands noms tels que Harold Rhéaume, Tedd Robinson, Riley Sims, Chantal Caron, Ismaël Mouaraki, Kyra Jean Green, Samuel Tétreault ou encore Peter Jasko. Il collabore également avec des compagnies circassiennes telles que le Cirque du Soleil, le Cirque Éloize et Les 7 doigts de la main.
Finaliste de l’émission Révolution en 2018, Charles-Alexis voit cette opportunité comme une façon de vulgariser la danse contemporaine au grand public. Il présente parallèlement de façon autogérée à l’Espace orange l’œuvre Mue Érable avec 28 interprètes, qu’il transforme en solo et présente au Festival Quartiers Danses l’année suivante. En 2022, sa pièce de groupe J’ai pleuré ce matin dans le métro réunit 23 interprètes de la relève sur la scène de la Maison de la culture de Verdun et lui amène une nouvelle reconnaissance médiatique. Actuellement, il travaille sur le projet de court-métrage La Peau de l’autre avec le réalisateur Vincent René-Lortie et développe une oeuvre solo de 55 minutes pour la scène intitulée Homo Deus. Cette dernière sera présentée à Montréal par l’Agora de la danse en première mondiale à l’automne 2023.
Charles-Alexis est représenté par l’Agence Mickaël Spinnhirny et par Avec Sheila. Le chuchotement des limbes est sa première collaboration avec L’École de danse de Québec.
(RE)VISIONNEZ LE CHUCHOTEMENTS DES LIMBES
Après avoir été présentée sur scène à la salle Multi de Méduse dans le cadre du Spectacle du projet de fin d'études des Finissant·es 2023 de L’EDQ les 5 et 6 mai 2023, Le chuchotement des limbes est disponible sous forme de webdiffusion en différé du 24 mai au 7 juin prochain.
*Billets en vente sur le site de la billetterie de l’École jusqu’au 2 juin à 23h59.
Finissant·es 2023 : Rachel Amozigh, Cloé Arias, Mia Boudreau, Frédérique Delisle, Jessica Drouin, Marc-Aurèle Euzenot, Anne-Charlotte Lajoie et Héloïse Le Bagousse
FAITES CONNAISSANCE AVEC LA COHORTE FINISSANTE 2023 DE L’EDQ!
*Le programme Danse-interprétation de L'École de danse de Québec est offert en partenariat avec le Cégep de Sainte-Foy.
À VOIR AUSSI
WEBDIFFUSION DU SPECTACLE DE FIN DE SAISON 2023 DE LA FORMATION SUPÉRIEURE.