Aller à la rencontre de ses défis pour se dépasser - le projet MENTOR de Noémie Chenard-Joe, Finissante 2022
24 janvier 2022
Noémie Chenard-Joe, Finissante 2022 de la Formation supérieure, nous fait découvrir à travers ses yeux le travail qui se cache derrière le projet MENTOR auquel participe la cohorte finissante de L'EDQ chaque automne.
Chaque automne, les finissant.e.s de la Formation supérieure en danse contemporaine de L'EDQ sont offert.e.s la chance de vivre une expérience enrichissante en travaillant avec un.e artiste en danse de leur choix dans le cadre du projet MENTOR. Le projet, qui fut un succès depuis son lancement il y a quelques années, a pour but de donner aux finissant.e.s l’occasion de faire face à un défi personnel, puis de leur permettre de travailler dessus avec l’aide de leur mentor.e.
Dans cette réflexion écrite, découvrez les coulisses du projet de Noémie Chenard-Joe (Finissante 2022), qui a eu la chance d’avoir Josiane Bernier comme mentore.
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« Le projet MENTOR avait pour but avant tout de nous permettre de nous dépasser en allant à la rencontre d’un défi que l’on considérait comme important pour notre propre évolution en tant qu’interprète.
Être interprète en danse, c’est être authentique, soi-même, sans fla-fla et sans feux d’artifice. C’est de se mettre à nu devant le public lorsque nécessaire et de laisser cet espace de communication et de partage ouvert.
Danser en studio a toujours été facile pour moi. J’ai souvent dit que lorsque je mettais un pied dans une classe de danse, j’avais un sentiment de liberté et de me sentir chez moi. C’est probablement pour cela que j’avais envie de faire de mon projet un projet in situ en dehors des murs de l’École. Cela faisait quand même un bon moment que j’avais cette envie de danser à l’extérieur, d’apprivoiser la nature et mon lâcher-prise du regard que les passants pouvaient avoir sur moi. Les gens qui me connaissent personnellement savent que le regard des autres, bien que cela puisse paraître étrange puisque je veux être interprète, peut être apeurant. J’ai tendance à vouloir bien faire et bien paraître, mais ce projet m’a permis de réaliser que je n’avais pas besoin de cela. Le processus derrière ce projet m’a permis d’assimiler que d’être seulement moi dans le moment présent, c’était plus que suffisant. En fait, c’est ma mentore Josiane Bernier qui m’a aussi fait comprendre cet aspect que je considère maintenant très précieux pour le métier qui m’attend d’ici l’an prochain. Être interprète en danse, c’est être authentique, soi-même, sans fla-fla et sans feux d’artifice. C’est de se mettre à nu devant le public lorsque nécessaire et de laisser cet espace de communication et de partage ouvert.
Si j’avais à remercier une personne pour l’aboutissement de ce projet, c’est bien Josiane. Elle a été d’une grande aide dans mon projet malgré le fait que j’ai entièrement chorégraphié le tout. Durant le processus, je dirais qu’elle m’a souvent ramenée vers l’essentiel de ce que j’avais envie d’aller toucher. Elle me posait des questions à savoir pourquoi je faisais un tel mouvement, si ces mouvements plus « dansants » étaient vraiment nécessaires pour l’atteinte de mon objectif, etc. Elle cherchait toujours à me guider vers la redécouverte des éléments dans l’espace, elle me rappelait à quel point chaque petit moment était important et l’impact que pouvait avoir le fait de me laisser surprendre. Me faire surprendre par le rythme de ma danse, mais aussi me laisser surprendre par cette redécouverte justement de mon havre de paix comme j’aimais bien l’appeler. Ce genre d’endroit où l’on a l’impression d’être seul avec les animaux, le soleil, le gazon, la terre, les arbres et tout ce qu’on pouvait retrouver dans ce petit coin du parc Victoria. Sans vraiment le savoir, elle a été une sorte de pilier dans tout mon processus et un œil extérieur crucial au bon déroulement et/ou avancement de ce solo.
Pour terminer, si j’avais à refaire ce projet, je crois que je ne changerais rien à mon expérience. Après avoir dansé sous la pluie, au soleil, avec un public large et plus petit parfois, je crois que somme toute, j’ai beaucoup appris sur qui je suis en tant que danseuse. Le fait de m’être investie complètement dans mon projet m’a surtout fait voir à quel point j’ai envie de faire de la danse mon métier. »
L’École de danse de Québec tient à remercier chaleureusement Noémie pour le partage de ces quelques pensées avec le public!
Crédits photo : Emmy Grégoire et Deya Lemière, Finissantes 2022